Synthèse crise zone euro du 02/08 septembre 2012 : 1 EUR = 1,2817 USD

Publié le par le blog de Fran. R.

euro-crisis

Cette semaine a été marquée principalement par l'intervention tant attendue de la Banque centrale européenne (BCE) dans la gestion des crises des dettes souveraines dans la zone euro. Ainsi, les coûts d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie (pour les échéances à 10 ans, respectivement à 5,6% et 5%) ont enregistré un net repli depuis jeudi dernier.

Bien que l'impact psychologique sur les investisseurs est remarquable, il n'empêche que le nouveau programme mis en place est loin de régler les problèmes structurels sur le Vieux Continent. Et pour preuve, les dernières statistiques publiées restent moroses à tel point que la BCE est désormais contrainte de revoir à la baisse les prévisions de croissance...

C'est dans une conjoncture économique toujours aussi morose ...

En témoigne l'indice PMI Markit du secteur manufacturier du mois d'août à 45,1 (contre 44 en juillet) <50 ce qui signifie contraction et ce, pour le 13ème mois consécutif tandis que l'indice composite ressort en baisse à 46,3 en août contre 46,5 en juillet

Chris Williamson, Chief Economist à Markit, commente : "Selon les données PMI finales, le secteur manufacturier de l'Eurozone reste fermement ancré en récession en août, le taux de contraction fléchissant toutefois légèrement par rapport à juillet, laissant espérer une atténuation de la récession au cours des prochains mois. L'industrie manufacturière devrait toutefois néanmoins peser sur le PIB de la zone euro au 3ème trimestre. A l'exception de l'Irlande, l'activité manufacturière se replie dans l'ensemble des pays de l'Eurozone, y compris dans les principales économies de la région telles la France et l'Allemagne qui se maintiennent en zone de contraction "

De plus, d'après une deuxième estimation d'Eurostat, le PIB de la zone euro a reculé de 0,2% au 2ème trimestre 2012 après une stabilité (0%) au 1er trimestre. En glissement annuel, la baisse du PIB dans la zone euro atteint 0,5%. L'OCDE de son côté a abaissé ses perspectives économiques mondiales (1,4% pour les pays du G7 dont EU : 2,3%) en raison de la crise des dettes souveraines en Europe (Allemagne : 0,8% ; France : +0,1%, Italie : -2,4%).

Il n'est guère étonnant alors que la BCE a révisé à la baisse ses perspectives de croissance pour 2012 (PIB : entre -0,6% et -0,2%) et 2013 (PIB : entre -0,4% et 1,4%)  assorties d'une hausse de l'inflation (fourchette : +2,4%-2,6%). D'ailleurs, selon Eurostat, l'indice des prix à la production a bondi de 0,4% en juillet (au-delà du consensus : +0,2%) en raison en partie à la hausse des prix de l'énergie et ce, après un recul de 0,5% en juin dernier dans la zone euro. Côté ventes au détail, le recul est de 0,2% en juillet et sur un an de 1,7%, au-delà du consensus (1,5%).

Aussi, l'agence de notation Moody's Investors Service a abaissé la perspective de la note de l'Union européenne, passant ainsi de "stable" à "négative" : "La perspective négative sur la note à long terme de l'Union européenne reflète la perspective négative sur les notations Aaa des Etats membres qui contribuent fortement au budget européen : l'Allemagne, la France, le Royaume Uni et les Pays-Bas qui, réunis, représentent 45% des recettes budgétaires de l'UE", souligne l'agence de notation dans un communiqué.

... que la banque centrale européenne est mise au premier plan.

C'est dans un tel contexte que la Banque centrale européenne, qui par ailleurs a laissé son principal taux directeur inchangé à 0,75%, a lancé son plan de lutte contre la crise des dettes souveraines ( BCE : lancement d'un nouveau plan de rachat de dettes (Outright monetary transaction) ). De plus, d'après la presse, il apparaît que la banque centrale européenne jouera également un rôle majeur dans l'instauration d'une union bancaire ( Zone euro : Union bancaire : projet de la Commission européenne ).

En plus,  le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a encore assoupli ses règles de collatéral pour faciliter l'accès des banques  à des liquidités (celles-ci peuvent ainsi soumettre à la BCE n'importe quel titre de créance négociable sans notation précise)
Les Etats de la périphérie restent en difficulté ...

Espagne : L'indice PMI du secteur manufacturier ressort à 44 en août en hausse par rapport à juillet (42,3), soit son niveau le plus élevé depuis mars. De plus, l'indice des exportations a bondi à 48,2 en août contre 44,2 en juillet. De plus, l'indice PMI des services est à 44 contre 43,7 en juillet. Les ventes de voitures sont en hausse en août pour la première fois en 7 mois : +3,4% en glissement annuel, soit 48 820  véhicules vendues. Cette hausse s'explique par l'anticipation des acheteurs soucieux d'éviter la hausse de la TVA passant de 18% à 21%.

Social : le nombre de personnes à la recherche d'un emploi a bondi de 0,8% en août pour atteindre 4,625 millions de chômeurs.  En glissement annuel, la hausse atteint près de 500 000 individus (soit 494 707) d'après le ministère de l'Emploi.

Crise budgétaire : l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé de 2 crans la note souveraine de la Catalogne, désormais à "BB" long terme (catégorie "junk")

Crise bancaire : Le Fonds de restructuration bancaire (Frob) va obtenir sous peu 6 milliards d'euros sous la forme d'obligations d'Etat et de liquidités afin de faire face aux besoins de recapitalisation de Bankia (4,5 mlds d'euros). Désormais, son capital atteindra 15 mlds d'euros. Par ailleurs, la Banque d'Espagne a confirmé d'avoir versé des liquidités aux banques, sans en préciser le montant qualifié de faible

A noter : pour l'instant, le gouvernement Rajoy déclare ne pas avoir besoin de plan d'aide pour le pays. A suivre ...

Italie : L''indice PMI manufacturier recule à nouveau à 43,6 contre 44,3 en juillet alors que l'indice PMI des services s'améliore à 44 contre 43,0 en juillet

Irlande : L'indice PMI manufacturier reste en expansion, quoiqu'en baisse par rapport à juillet. L'indice ressort à 50,9 en août contre 53,9 en juillet

Portugal : Le PIB a reculé de 1,2% au 2ème trimeste 2012
De nouvelles mesures d'austérité ont été annoncées par le gouvernement de M. Pedro Passos Coelho fondées sur une hausse des cotisations sociales.

Grèce : le rapport de la "troîka" est attendu début octobre, date à laquelle l'Allemagne prendra une décision. En attendant, l'exaspération du ministre allemand des Finances, M. W. Schaüble est palpable, exhortant  le pays à poursuivre les réformes coûte que coûte . Tel est le message donné à la Grèce après la visite du ministre des Finances M. Yannis Stournaras à Berlin. Le même son de cloche est également venu de M. Van Rompuy, de passage en Grèce.

Côté social, le taux de chômage atteint un nouveau record en juin à 24,4% contre 23,5% en mai (Zone euro : 11,3%).

... tandis que l'Allemagne et les Etats du nord résistent tant bien que mal.


Finlande : recul du PIB de 1,1% au 2ème trimestre 2012.

France : l' indice Markit des services ressort à 49,2 en août (<50 : contraction). D'après l'INSEE, le taux de chômage s'élève à 9,7% de la population active au 2ème trimestre (10,2% y compris les DOM), soit 2,785 millions de personnes à la recherche d'un emploi en France métropolitaine.

Allemagne : l' indice PMI manufacturier est en contraction à 44,7 en août contre 43 en juillet. Ainsi, depuis 6 mois, le secteur manufacturier est en repli. Il en est de même de l'indice PMI des services à 48,3 en août.

En revanche, la production industrielle s'est accrue de 1,3% en juillet, en partie dûe à une hausse de 3,8% des investissements. De plus, la balance commerciale demeure excédentaire à 16,1 mlds d'euros en juillet (contre 16,3 mlds d'euros en juin), et ce, bien au-delà du consensus (15,5 mlds d'euros) en raison d'une hausse des exportations (+0,5%) mais également des importations (+,9%))

La surprise est venue des marchés où l'Allemagne a émis 3,6 mlds d'euros de dettes à 10 ans, largement en-deçà de la fourchette visée (5 mlds d'euros) pour un rendement inchangé à 1,42%.

Conclusion

L'intervention de la Banque centrale européenne a été un signal fort sur les marchés cette semaine propulsant l'euro au-delà de la barre des 1,28 contre le dollar. Mais déjà, le président de la BCE, M. M. Draghi élargit le débat sur la crise actuelle en exhortant les Etats-membres de la zone euro de créer une union politique...

A suivre :

10/09 : Publication par la Banque centrale européenne des indicateurs de compétitivité
10/09 : Indice de confiance des investisseurs Sentix
12/09 : Statistiques de la production industrielle de juillet
14/09 : Statistiques de l’emploi du deuxième trimestre
14/09 : Inflation du mois d’août (11 heures).

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