l'euro vit-il le supplice de Sisyphe?

Publié le par le blog de Fran. R.

 

L'euro vit-il le supplice de Sisyphe?

Comme ses dernières 48 heures l'ont prouvé, l'austérité institutionnelle prônée par l'Allemagne sans des mesures adéquates pour booster la croissance a conduit à une déprime des marchés européens.


Un nouveau sommet européen

En effet, fort d'avoir si peu convaincus les investisseurs et 8 jours après le sommet européen du 8/9 décembre dernier, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé la tenue d'un nouveau sommet, celui-ci informel, fixé fin janvier/début février 2012,à définir avec la Commission européenne. Il est placé juste avant un autre sommet au mois de mars 2012.

A l'ordre du jour sera discuté:
• le nouveau pacte budgétaire (26 membres hors Royaume-Uni)
• les politiques de croissance et de compétitivité en Europe

Le rôle de la BCE

Aujourd'hui encore, le président de la BCE a réaffirmé son rôle de soutien des banques commerciales européennes. Il a laissé entendre la possibilité d'offrir des prêts à court terme (3ans) et des liquidités si besoin est.


L'euro dans la tourmente

Aussi, la double intervention du Conseil européen et de la banque centrale européenne soulignent à quel point l'Europe est sensible aux pressions du marché. Ainsi, l'euro est passé sous la barre de1,30 dollars ce mercredi 14 décembre. Sous pression, l'euro s'inscrit également à son niveau le plus bas depuis 2 ans face au yen.

 

Selon les acteurs du marché, le seuil visé est désormais de 1,25 euro pour un dollar, soit le niveau de juin 2010, voire même 1,20 euro pour dollar dans 6 mois.

 Les économies européennes en sursis ?

Ce pessimisme qui taraude les marchés concernant l'Europe s'est trouvé exacerbé par les propos de la chancelière, Mme Angela Merkel. Refusant catégoriquement de relever le montant du fonds MES devant succéder à la mi-2012 au FESF, elle a bien souligné que cette crise pourrait durer des années!

Avec cela, les annonces économiques se sont avérées négatives :


* baisse de la production industrielle de la zone euro pour la deuxième fois en deux mois
* une nouvelle révision en forte baisse des prévisions de croissance de l'Allemagne en 2012
* le taux record de 6,47 % qu'a du payer l'Italie pour emprunter 3 milliards d'euros à cinq ans

 

France : perte de AAA imminent?

Dans ce contexte, les investisseurs s'attendent à une dégradation de la zone euro avec une perte peut-être imminente des 3A de la France. En effet, l'agence de notation Standard&Poor's avait déjà annoncé la possibilité d'un déclassement de deux niveaux dans leur classement concernant la France (repères : dette : 85% du PIB et les banques françaises détenaient en juin 2011 681 mlds d'euros de créances des 5 pays les plus touchés par la crise de la dette en Europe_source : Bank for International Settlements)

 

Prévisions 2012


Aussi, pour l'année qui vient, en 2012, croissance économique en berne, taux de chômage élevé (plus de 10% pour la zone euro) et stabilité des prix sont les ingrédients en tête de liste pour un risque de récession accru. D'ailleurs, globalement, L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a insisté sur « un environnement hautement incertain marqué par des préoccupations croissantes sur le rythme du redressement économique, des coûts d'emprunts en hausse, la persistance d'un risque souverain et la menace de contagion ». Dans un contexte macroéconomique défavorable, les Etats devront faire face « à des défis inédits » pour financer leurs budgets:
• repères : besoins bruts de financement des pays de l'OCDE :
• 2011 : 10.400 milliards de dollars
• 2012 : 10.500 milliards de dollars


Pour revenir à l'Europe, Dr Doom, alias l'économiste Nouriel Roubini, certifie que la récession est sure pour 201 (link). Le cabinet d'audit Ernst&Young prévoit que la croissance de la zone euro devrait se relever en 2013 et elle devrait être comprise entre 1,5% et 2%. Cet organisme ajoute :"Les incertitudes planant sur la zone euro peut seulement continuer à amoindrir l'enthousiasme pour les compagnies européennes de prendre des décisions en matière de recrutements et d'investissements à long terme". 

Une aide extérieure?

Apparemment, pour l'instant, il n'y aurait pas d'aide de la banque centrale américaine, la FED. En revanche, soutenu par le Trésor américain, le Fonds Monétaire International pourrait intervenir au besoin. D'ailleurs, le chef économiste du FMI s'inquiète : « Le niveau de croissance est bas, la consolidation budgétaire va être très marquée et la poursuite du ‘‘deleveraging'' des banques va constituer un frein en Europe. » Face à des politiques d'austérité tout azimuts en Europe, déjà, des pays émergents sont prêts à aider l'Europe, notamment, le Brésil et la Russie (près de 20 mlds de dollars; repère: environ 40% des réserves de change russes sont placées en euro).

C'est aussi le point de vue défendu par Mme C. Lagarde qui affirmait encore aujourd'hui que la crise de l'euro exigeait des actions de pays en dehors de la zone euro. Cependant, aucune forme de pourparlers avait eu lieu avec l'Espagne.

En attendant le prochain signe avant-coureur de désastre ....

Marché obligataire : l'Espagne a vendu aujourd'hui :

• 2,5 mlds d'euros (maturité 31 janvier 2016)au taux de 4,023% (en baisse comparé 5,276% le 01 décembre)
• 2,2 mlds d'euros (maturité 30 avril 2020) au taux 5,201%
• 1,4 mlds d'euros (maturité 30 avril 2021) au taux 5,545%

Bourses européennes :

FTSE 100 5400,85 +0,63%
DAX 5730,62 +0,98%
CAC40 2998,73 +0,76%
Euro Stoxx50 2224,89 +0,86%


Euro

1 euro = 1,2998 dollar <$1,30

 

 

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