L'euro fait de la résistance

Publié le par le blog de Fran. R.

L'euro fait de la résistance

Malgré la crise de la dette, l'euro fait de la résistance.

A plus de 1,30$ pour un euro, aucune modification notable depuis ces dernières semaines n'a réellement empêché l'euro de résister à une tendance à la baisse. En effet, après le coup de calgon de mercredi dernier, le 14 décembre, où l'euro est descendu sous la barre des 1.30 pour un dollar, depuis lors, il semblerait que la devise européenne s'accroche à ce niveau. Et pourtant ....

C'est toujours la même litanie

Le président de la banque centrale européenne, M. Mario Draghi, dans son discours du 19 décembre, a réaffirmé pour nième fois son engagement auprès des banques commerciales.

Désormais, ces dernières pourront avoir accès à des fonds d'une durée de 3 ans pour un montant illimité d'où la tentation au départ de racheter des obligations d'Etat des pays endettés. Cette idée a été tuée dans l'oeuf par l'autorité bancaire européenne qui a décidé que tout emprunt d'Etat devrait être évalué à la valeur de marché dans les comptes des banques, d'où la prise en compte de toute moins-value potentielle.

Néanmoins, les banques se réfèrent de manière addictive aux fonds disponibles auprès de la BCE. Cela dit, le but est de renforcer l'accès à la liquidité...

A ce sujet, les besoins de refinancement des banques sont estimés à 250 mlds d'euros en 2012, sans tenir compte du processus de deleveraging en oeuvre actuellement. Mais la dégradation des notes des financières comme Deutsche Bank ou BNP-Paribas par les agences de notation lea agences de rating pr les bqs 

ne peut qu'accroître leurs difficultés, en l'occurrence leur coût de refinancement, d'où les propos décourageants de M. Draghi se référant à "des défis significatifs"; autrement dit 2012 sera une année très difficile pour les banques dans un contexte économique et réglementaire rude.


Le FMI au chevet de l'Europe

Toujours ce lundi 19 décembre, le FMI a été placé en première ligne pour soutenir la zone euro. En effet, sous l'égide de M. Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, les ministres des finances européens se sont engagés à verser 150 mlds d'euros au FMI sous forme de prêts bilatéraux.

 

D'ailleurs, d'autres pays non-membres de l'Union Européenne sont les bienvenus pour renflouer l'Europe (50 mlds d'euros minimum pour atteindre l'objectif fixé des 200 mlds d'euros). D'ors et déjà, la République tchèque, la Suède, le Danemark et la Pologne, ont émis un avis favorable à cette proposition. La Grande-Bretagne, quant à elle, pourrait apporter une participation financière en 2012 dans le cadre du G20.

Le problème qui se pose est le suivant : où placer le prêt de 150 mlds d'euros dans les comptes? Si ce prêt est enregistré dans les ressources générales du FMI, alors les bénéficiaires pourront être des pays non-européens et non pas seulement ceux en grande difficulté comme l'Espagne et l'Italie actuellement. A voir...

Repères : le FMI dispose d'environ 296 mlds d'euros (soit 385 mlds de dollars), dont la contribution des Etats européens (~50%) (en mlds d'euros):
• Allemagne : 41,5 (14,0%)
• France : 31,4 (10,6%)
• Italie : 23,5 (7,9%)
• Pays-Bas : 17 (5,7%)
• Espagne : 14,9 (5,0%)
• Belgique :9,5 (3,2%)

En attendant Godot ...

D'une part, les ministres des finances européens n'ont pas réussi à lever l'incertitude sur les moyens de contenir les risques de contagion de la crise de l'euro. En effet, il n'y a eu aucune décision relative au mécanisme européen de stabilité (MES),:
• ni quant à son montant initial : capital prévu 80 mlds d'euros : à verser dès 2012 au lieu de versements étalés sur 5 ans à partir de 2013
• ni quant aux règles de droit de vote concernant la procédure d'urgence : majorité qualifiée 85% au lieu de la majorité absolue (pb : Finlande devant se référer à son parlement)
Et quid de la réévaluation de la capacité cumulée des prêts du FEFS et du MES au-delà de la barre des 500 mlds d'euros.

De l'autre, le discours de Mario Draghi n'a apporté aucune solution concrète à la crise de confiance qui affecte l'euro actuellement. Pas de doute l'euro survivra!! La seule innovation dans son discours a été le fait d'envisager un démembrement de la zone euro ce qui selon lui se traduirait par un coût fort élevé.

 

Donc, pour l'instant les marchés restent prudents, vraisemblablement en attente d'une autre mauvaise nouvelle provenant de la zone euro : une dégradation de la note de la France et son impact sur les fonds européens type FEFS ? ou bien encore , les difficultés de mise en place du plan d'austérité budgétaire européen d'ici mars 2012, avec des Etats européens comme l'Irlande ou la Suède exigeant une certaine souplesse ? A voir ...

En tout état de cause, même si à l'heure actuelle, l'Europe a pris conscience des risques inhérents à la survie de la zone euro avec une intervention prudente de la BCE pour le moment et du FMI en marge, il n'en demeure pas moins que les Etats restent sous l'épée de Damoclès en matière de risque souverain.

A suivre ....

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