Vers un risque de contagion globalisée de la dette souveraine européenne ?

Publié le par le blog de Fran. R.

Alors que la France est en porte-à-faux avec l'Allemagne sur l'extension du rôle de la banque centrale européenne pour soutenir les pays en difficulté sur les marchés obligataires, l'agence de notation Fitch basée à New-York a souligné les difficultés à venir des banques américaines ayant des créances en Europe.

Désaccord du couple « Merkozy » sur le rôle de la BCE dans la crise de dette souveraine

En effet, d'une part, en Europe, le débat fait rage entre le président français, M. Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, alias le couple Merkozy, sur l'opportunité d'étendre le rôle de la Banque Centrale Européenne.

A ce sujet, l'Allemagne refuse toute action de la BCE en tant que prêteur en dernier ressort sur les marchés obligataires pour les pays en difficulté pour le moment, à savoir, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Portugal et l'Espagne (GIIPE). De plus, l'idée même de créer des euro-obligations conjointes, portant caution pour ces pays par l'Union Européenne, est hors de propos. Et pourtant, le risque de contagion semble bien s'installer en Europe, à l'instar de l'évolution des obligations à 10 ans de l'Espagne et de l'Italie qui avoisinent un rendement de l'ordre de 7%.

Que faire ?

 

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La sclérose des Etats-membres européens tant sur le plan politique (une réforme des institutions?) que sur le plan financier (vers une redéfinition du rôle de la banque centrale européenne, où trouver de nouveaux investisseurs prêts à s'engager en Europe via le fonds européen, l'ESFS, ou via les SPVs (Special Purpose Vehicles) ) fige et inquiète les investisseurs. De toute évidence, cet environnement chargé d'incertitudes conduit à une crise de confiance palpable sur les marchés obligataires .

En particulier, l'Italie n'a pu que souligner l'urgence de la mise en place d'un plan d'austérité, tout d'abord celui de Silvio Berlusconi avec l'objectif d'un équilibre budgétaire pour 2013. Et M. Mario Monti, nouveau premier ministre, a insisté lourdement aujourd'hui sur la nécessaire mise en place de mesures d'austérité additionnelles en matière d'impôts fonciers, et plus généralement, d'une réforme fiscale (i.e. endiguer l'évasion fiscale et le marché noir), une réduction de la taille du gouvernement ainsi que les réformes des retraites et du marché du travail.

Effet de ricochet outre-Atlantique

 

Agence de notation Fitch

Il y a donc très peu d'action pour calmer l'anxiété des marchés financiers. C'est pourquoi, d'un autre côté, les Etats-Unis peuvent être affectés directement par la crise européenne via leurs banques. C'est ce qu'a souligné ce 16 novembre l'agence de notation Fitch, à savoir « un risque sérieux » sur la solvabilité des 6 plus grosses banques américaines (*) qui pourrait se détériorer en cas de contagion de la crise européenne à d'autres pays comme la France, par exemple.

(*) JP Morgan, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley. Ces 6 banques détenaient au 30 septembre dernier plus de 50 mlds de dollars de dettes des 5 Etats européens déjà en difficulté (GIIPE).

Alors, vers une crise mondiale liée à la dette européenne  ?

Dans un tel contexte, il existe un réel risque de contagion non plus seulement aux seuls Etats-membres européens, la France étant dans la ligne de mire avec un rendement de plus de 3,6% sur son emprunt à 10 ans, mais aussi aux Etats-Unis via son système bancaire. En cas de concrétisation de ce risque, alors, l'économie mondiale pourrait subir une récession. Mais, pour l'instant, malgré l'inertie relative des Etats-membres européens pour endiguer cette crise de confiance en l'Euro, il reste toutefois des indicateurs économiques encourageants en Europe (taux de croissance positifs en Allemagne et France pour ce troisième trimestre) aux Etats-Unis (marchés du travail & immobilier).

Affaire à suivre ….

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