comment sortir de cette crise de confiance de l'Euro?

Publié le par le blog de Fran. R.

Comment sortir du paroxysme de cette crise de confiance envers l'Euro ? Des solutions tangibles?

 

Les marchés obligataires scrutent les Etats européens à la loupe différenciant les bons et les mauvais élèves. Ce sont ces mêmes marchés qui imposent une discipline draconienne à ces derniers. Alors que faire pour endiguer le risque de contagion au cœur de l'Europe ? Comment sortir du diktat des marchés ? Des solutions parcimonieuses et loin d'être satisfaisantes sont avancées à voix basse.

 

Tout d'abord, le fait de pouvoir se référer au FMI. Entité extérieure de l'Union Européenne, cet organisme est prêt à intervenir pour soutenir un Etat-membre en difficulté. D'ailleurs, le FMI a crée une ligne de crédit spécialement conçu pour les États de la zone euro.Cette ligne est appelé the Precautionary and Liquidity Line (PLL), instrument de financement à court terme.

Un autre rôle pourrait peut-être être envisagé comme le préconise l'économiste de l'Université de Columbia, M. Jeffrey Sachs : des pays émergents comme la Chine ou la Russie pourraient apporter un financement à l'Europe via le FMI.

 

http://video.ft.com/v/1291007726001/Sachs-Time-for-an-IMF-Intervention-

 

Cette aide ne peut être que ponctuelle pour faire face à des difficultés temporaires des États concernés. Si solution il y a, elle ne peut qu'être mise en œuvre qu'en Europe.

 

A ce sujet, les solutions avancées se réfèrent à :

  • la création d'euro-obligations, ce qui conduit à une mutualisation de la dette

  • l'activation du fonds européen : FESF : mais comment le financer ?

  • l'élargissement du rôle de la banque centrale européenne : prêteur en dernier ressort ?

 

Le fonds européen ESFS (European Financial Stability Facility) n'est pas pour l'instant opérationnel puisqu'il ne peut pas soutenir des économies comme l'Italie et l'Espagne, ce fonds ne pouvant prêter que de €440 milliards. Et d'ailleurs, où trouver de nouveaux investisseurs dans un tel climat d'incertitudes ? Et que dire si la France perd un A ? Au mieux, c'est une solution à terme, non pour l'instant.

 

La création d'euro-obligations, solution soutenue par Jose Manuel Barroso, président de la commission européenne.Jose-Manuel-Barroso

Son projet présenté aujourd'hui comprend 3 options :

  • option 1 : les euro-obligations remplacent tous les emprunts obligataires nationaux.

  • Option 2 : les euro-obligations (garanties européennes) remplacent partiellement les obligations nationales (garanties de chaque Etat).

  • Option 3 : les euro-obligations soutenues par des garanties des Etats-membres que pour une partie des besoins de refinancement des Etats.

Si son plan trouve un écho favorable, il semble que l'option 3 semble la plus réaliste à mettre en oeuvre. D'ailleurs, son plan s'accompagne d'une plus grande stricte discipline budgétaire assortie de sanctions financières et du respect du ration : déficit budgétaire <ou = 3% du PIB. De plus, les budgets nationaux devront être validés par la Commission européenne à l'automne. Cette contrainte sera t-elle vraiment acceptée ?

 

Enfin, l'élargissement du rôle de la banque centrale européenne (BCE). C'est la position prônée par la France qui souhaite vivement que la BCE joue le rôle de prêteur en dernier ressort

 

La position de l'Allemagne

 

M.   Jens Weidmann, président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, en poste depuis mai 2011 en remplacement de Axel Weber, rejette avec fermeté toute intervention de la banque centrale européenne en tant que prêteur en dernier ressort vis-à-vis des pays Européens les plus endettés. Selon sa position, cette intrusion de la banque centrale européenne (BCE) ne pourrait conduire qu'à diffuser un risque de moral hazard au sein de l'Europe. En effet, les pays concernés n'auraient alors aucune incitation à mettre en œuvre des politiques d'austérité destinées à assainir leurs finances publiques.

Du point de vue de la chancelière Mme Angela Merkel, la solution est avant tout politique, à savoir changer le traité européen pour y inscrire des règles strictes de respect de contraintes budgétaires. Alors peut-être, l'Allemagne sera t-elle en mesure de prêter main forte aux Etats en difficulté, FEFS empruntant auprès de la BCE ? La BCE prêteur en dernier ressort ? Cela calmera t-il alors les marchés financiers ? A suivre.

 

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